Le bon chien pour la bonne vie (pour lui et pour nous).
Hier, je vous racontais dans ce post comment se sont enchaînés pour nous les derniers mois de 2020 avant notre grand changement de vie. Si quitter Paris était une étape importante de notre vie de couple (comme l’avait été notre décision de vivre ensemble 24h sur 24h pendant 400 jours de Tour du Monde), je peux vous dire que l’adoption de Baki a été une décision toute aussi cruciale 😉
Oui parce que… je ne voulais pas de chien. Mais alors pas du tout. Dans mon esprit, c’était ferme et définitif. Avoir un chien, c’était un rêve de Benjamin depuis toujours mais que je ne partageais pas. La perspective de notre installation à la campagne rendait son rêve palpable alors il m’en parlait de plus en plus et il passait son temps à s’extasier devant des vidéos de chiens ! Pour corser le tout, il ne voulait pas n’importe quel chien… il voulait un grand chien imposant, un chien de garde, un chien sportif pour aller courir avec lui,. Il avait sa petite idée… il voulait un Malinois ! Vous savez les chiens de la police et des douanes !
Comment vous dire… ? J’ai fait un gros blocage. Je pensais à nos 3 chats Kot, Blanket et Resku et à tous les chats sauvages de la Dreamhouse et je freinais des quatre fers. Bien sûr, je ne me mesurais pas du tout la vague d’amour qui allait entrer dans notre vie avec cette petite boule de poils…
Cela nous a pris des semaines pour prendre une décision commune. Car il n’y avait pas que la question de la race (le Malinois me faisait peur et j’avais énormément d’à-priori sur les LOF), il y avait aussi celle du timing (je n’en voulais pas à Paris, je voulais attendre que nous soyons installés à la campagne), celle de l’âge du chien (je voulais un chiot pour l’habituer aux chats), celle de sa « provenance » (il était hors de question pour moi d’acheter un animal, le refuge s’imposait) et celle, fondamentale, de sa compatibilité avec les chats (j’essayais d’emmener Benjamin sur un petit chien). Nous regardions les sites Internet des refuges de notre région et c’était un crève cœur. Les « OK chats » étaient rares et les chiots encore plus.
Pour débloquer la situation, on s’est énormément renseigné. Benjamin m’a montré des photos et des vidéos des différents types de chiens qu’il avait en tête (Malinois en première intention mais aussi Beauceron, Doberman, Bullmastiff, Rottveiller, Staffie….). On a surtout beaucoup appris sur les besoins des différentes races de chiens. Et, on a malheureusement compris pourquoi il y a tant d’abandons… à choisir un chien sur un physique, parce que c’est la mode du moment (le dernier en vogue à Paris ? Le Border Collie, une aberration !), à choisir un chien sur des suppositions, voir en toute ignorance, on fait n’importe quoi et on se retrouve avec des chiens impossibles à gérer car les humains ne répondent pas à leurs besoins spécifiques…
Il nous a fallu du temps pour comprendre tout cela. On a beaucoup tourné en rond, on s’est fâché, on ne voyait pas d’issue et puis j’ai demandé de l’aide sur Instagram et j’ai reçu beaucoup de témoignages et de conseils fort précieux.
Parallèlement, on a trouvé les bonnes sources d’informations. Si vous êtes vous-mêmes en pleine réflexion, je vous recommande très vivement les Fiches de races d’Esprit Dog, ses formations en ligne Chiots et Chiens Adultes (on a acheté les deux) ainsi que l’excellent Podcast Chuu.
À chaque fois qu’on envisageait une race en particulier (et on en a envisagé beaucoup !), on passait en revue tous les besoins spécifiques de la race et on les confrontait à notre style de vie pour nous assurer que ça collerait (besoins d’exercices, de stimulations intellectuelles, de la présence de ses maîtres…). Par exemple, le Berger Blanc Suisse me tentait bien mais c’est un chien naturellement très sensible, sa socialisation doit donc être très poussée et je craignais que, par manque de temps, nous ne soyons à la hauteur. Pour d’autres races, le Husky par exemple, une race dite primitive, il a tendance à explorer les environs (voire à fuguer), et on ne voulait pas de ça à la campagne. On a donc procédé par élimination en passant vraiment au premier plan ce que le chien serait naturellement plutôt que ce que nous voudrions qu’il soit malgré lui.
En ce qui me concerne, j’ai fini par dépasser mes préjugés très négatifs sur les LOF et les élevages et Benjamin a quant à lui a renoncé au Berger belge Malinois pour son cousin le Groenendael, une version à poils longs noirs du Berger belge qui m’impressionnait beaucoup moins.
Ensemble, on a convenu de trouver un chiot femelle (les femelles sont réputées plus dociles et sont moins grandes et moins lourdes). On a aussi compris que, pour un premier chien, une lignée de beauté et non de travail (les lignées de travail sont plus orientées vers les sports canins ou la sécurité) serait plus appropriée pour nous.
Benjamin a passé beaucoup de temps à identifier puis à échanger avec différents éleveurs afin de s’assurer que leur philosophie était alignée avec nos attentes. Ces discussions nous ont permis d’affiner notre réflexion et d’identifier un élevage de confiance à la réputation internationale, en l’occurrence le Domaine de Vauroux en Mayenne (en photos ci-dessous, les parents de Baki).
Voilà comment Baki est arrivée dans notre vie le 10 octobre ! Elle avait 2 mois et c’était déjà un amour. Par contre, un chiot, c’est du boulot ! L’apprentissage de la propreté et la socialisation c’est quasiment un full time job entre les 2 et les 6 mois du chien.
La nuit, pendant les premières semaines, il faut se lever toutes les deux heures pour lui proposer de faire ses besoins dehors. Le jour, il faut multiplier les sorties pour que le chiot apprenne à gérer ses émotions face aux humains, aux enfants, aux autres chiens, aux autres animaux, aux voitures, aux bruits… À tout en fait ! Il faut lui faire prendre différents modes de transports, il faut jouer aussi bien sûr et commencer l’éducation des « ordres » simples. Il faut travailler la protection de ressource, le suivi naturel, la solitude… Bref, la liste est longue comme le bras !
En plein préparatifs de notre déménagement, on a adapté notre présence sur Paris pour pouvoir emmener Baki au Bois de Vincennes le plus de fois possibles alors qu’elle était encore toute petite. Elle a pu apprendre à jouer avec beaucoup de chiens différents, voir des coureurs, des cyclistes, des enfants, des voitures, des dames en talons (qui lui faisaient très peur), le cantonnier de notre rue (qui lui faisait très peur aussi avec son balais), des camions poubelles, des motos… Bref, plein de bruits et de gens comme on en trouve en ville et pas du tout dans notre campagne.
D’un point de vue pratique, à quelques semaines du grand départ, c’était compliqué pour nous mais pour son apprentissage du monde, Paris était idéal. Benjamin avait grandement raison sur ce point. Si Baki n’avait connu que notre campagne déserte, elle n’aurait vu personne, aurait eu peur de tout et serait potentiellement un danger pour autrui.
Les premières semaines ont été compliquées, c’est certain. Sa présence générait beaucoup de stress et de fatigue, notamment d’inquiétude vis-à-vis de nos chats. Je me suis même bloquée le dos en réaction ! Mes craintes initiales sur les chiens sont revenues au galop. Baki est adorable mais cela reste un Berger Belge : petite, elle mordillait beaucoup, protégeait sa gamelle en grognant et pinçant, courait après les chats… au point que c’est pour elle qu’on a commencé à avoir peur car nos chats ne se laissent pas faire et savent utiliser leurs griffes. Elle reste un « enfant » à qui il faut indiquer les limites et par défaut, un chien prendra toujours la décision qui l’arrange (et c’est rarement celle que vous souhaitez).
Avec du travail (3 à 4 heures par jour, bien souvent 5 en comptant les promenades), beaucoup de patience et une fermeté bienveillante, Baki évolue de façon très rassurante et mes craintes se sont dissipées. Pour nous assurer que nous sommes dans la bonne direction, nous avons booké 10 séances avec un éducateur canin profesionnel. Nous mettons tout en œuvre pour son bien être, celui des chats, le notre, celui des visiteurs de notre maison et plus généralement de toute personne qui croisera sa route 😉 C’est une grande responsabilité à nos yeux d’accueillir un chien dans son foyer, à fortiori une race aussi exigeante.
Baki grandit à vue d’œil, beaucoup plus vite qu’un chaton, c’est spectaculaire ! De petit ourson à poils touffus elle a maintenant la silhouette d’un loup aux poils onduleux et soyeux ;). Elle est déjà propre et fait parfaitement ses nuits. Elle pleurait en voiture et avait tendance à être malade mais ça lui est passé. Elle ne détruit rien mais a par contre une tendance à la fugue (pas loin, juste chez les voisins et son copain Labrador Loulou), on doit donc particulièrement travailler ça. On a eu du mal à trouver une alimentation qui lui convienne mais ça y est, on a déniché des croquettes adaptées (ce sont des Orijen, c’est hors de prix et ça vient du bout du monde mais au moins ce n’est pas du B.A.R.F. aka de la viande crue !). Il lui reste encore 10 kg à prendre, j’ai du mal à imaginer… je n’arrive déjà plus à la porter 😉
Ce qui est certain c’est que maintenant, la vie sans Baki me parait inconcevable. Elle fait partie de notre famille. Son attachement à nous n’en fini pas de me surprendre, tout comme la vie à ses côtés nous pousse à sortir de notre zone de confort. Grace à elle, nous découvrons des tas d’endroits proches de chez nous lors de ses balades. Notre environnement, notre style de vie lui convient et ça c’est le plus important pour espérer vivre aux côtés d’un chien heureux, équilibré et serein, quelque soit sa race !
Baki, c’est un peu la leçon de vie que le rêve de Benjamin m’ait offert 😉