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Optimisateurs d’espaces.
Dominique et Romain sont incroyables, leur travail force l’admiration. C’est un couple de jeunes trentenaires surdoués qui réunit toutes les qualités que l’on rêve de trouver chez des pro à qui l’on confirait l’aménagement de sa maison. Ils interviennent sur leurs chantiers avec une passion et un souci d’excellence qui met tout de suite en confiance. Ces deux là, en plus d’être naturellement hyper ingénieux, aiment le beau, le travail bien fait et la précision des finitions. Ultra perfectionnistes, ils abordent chaque nouveau projet comme si c’était pour leur propre sweet home.
Véritables couteaux suisses à la croisée de l’architecture d’intérieure, du design, de la menuiserie et de l’ergonomie, ces « optimisateurs d’espaces » ont une approche globale du « bien chez soi ». En alliant la conception et la production de mobilier sur-mesure (ou en demi-mesure pour les budgets serrés), ils optimisent de façon spectaculaire tous les espaces, même les plus riquiquis, facilitant de fait la vie au quotidien !
C’est via leur compte Instagram que j’ai fait leur connaissance. J’étais en plein questionnement pour les choix du mobilier de la dreamhouse. Voir défiler leurs modélisations (3D) pour leurs clients était (et est toujours) une source d’inspiration inépuisable. Un jour, je me suis risquée à leur poser une question, puis deux, puis trois et, à chaque fois, leur réponse était précise, rapide, efficace et hyper chaleureuse ! Très vite, Dominique et Romain m’ont invité à passer « chez eux », à l’atelier, et c’est ainsi que ce portait « Dans l’atelier de… Dominique et Romain » a vu le jour. Pour vous dire à quel point la rencontre a été riche, ce n’est pas un rendez-vous mais deux qu’il m’a fallu pour leur poser toutes mes questions ! Plus de 8 heures d’entretien !
Leur aventure a commencé quand, confrontés au problème que beaucoup de citadins partagent, il ont dû résoudre l’équation périlleuse : petit appartement mal agencé (dont une cuisine de 2 m² !) nécessitant des meubles sur-mesure + budget presque inexistant + désir d’un résultat beau, soigné, hyper fonctionnel et durable. Ils se sont alors retroussés les manches et ont tout construit en bois à base d’idées futées et de gestes précis. Trois ans plus tard, à la tête de leur petite entreprise, ils occupent un loft-atelier-showroom de rêve, sur jardin, au cœur du faubourg Saint-Antoine, le quartier historique des artisans du meuble à Paris. On part à leur rencontre ? Suivez-moi…
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Quel est votre parcours Dominique & Romain ?
D : Bac littéraire pour moi, puis je me suis orientée vers les langues et j’ai travaillé dans l’univers des gommes et des crayons pendant 7 ans. J’ai fait un virage en 180° en me formant en autodidacte à la modélisation 3D et en dévorant des ouvrages sur l’architecture d’intérieur.
R : Bac littéraire également, suivi de slaloms entre les arts appliqués et l’architecture, pour enfin trouver ma voie dans la menuiserie. Cela fait 11 ans maintenant.
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Depuis quand exercez-vous votre activité d’optimisateurs d’espaces ? Quel a été le déclic pour vous lancer ?
R : On a démarré notre activité en octobre 2014 mais on est incapables de définir le moment précis où on a décidé de se lancer. Tout s’est fait très naturellement.
D : En fait, quand il a été question d’aménager l’appartement que je venais d’acheter – un petit espace atypique sous les combles d’une maison construite après guerre – on a fait le pari de ne choisir aucun meuble du commerce mais de réfléchir au sur-mesure intégral. Au fur et à mesure des aménagements, on s’est senti si bien chez nous que l’on imaginait déjà faire cela chez les autres.. Sans le savoir vraiment, on tenait les prémices de notre concept.
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J’ai l’impression que vous êtes très atypiques dans votre secteur d’activité (à la fois artisans menuisiers, architectes d’intérieur, designers de mobilier) je me trompe ?
D : On peut le dire ! On a beaucoup brainstormé (en buvant quelques litres de café) sur la façon dont nous voulions nous définir. En nous mettant à la place de nos clients, nous nous sommes dit qu’il était judicieux de proposer une prestation globale regroupant à la fois conception et production.
R : Ainsi, nous pouvons gérer des projets d’aménagements de A à Z en totale autonomie.
© Dominique Bonnélie (Terrasse Dominique et Romain)
Avez-vous des mentors, des références, des artistes/artisans, des meubles iconiques que vous admirez ?
D : Il y en a tout plein ! Des icônes du design et de l’architecture comme Jean Prouvé, Le Corbusier, Rietveld.
R : Piet Hein Eek pour son approche du design et sa sensibilité à l’upcycling qui sont très liés au travail artisanal.
D : Sinon, nous sommes fans d’architectes plus contemporains : français (Metek Architecture, Atelier Premier Etage, Batiik Studio, sans oublier Cyril Rheims pour les petits espaces) et étrangers (LA SHED Architecture, Collectif UDA, NOOK Architects, MW Architects), pour n’en citer que quelques uns.
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Il y a une « signature » Dominique & Romain, comment définissez-vous votre style ?
D : Nos aménagements sont de style contemporains. Quitte à parler de « signature », ce serait d’associer des matériaux bruts avec des finitions haut de gamme.
R : Nous aimons bien mettre en valeur des matériaux, disons… un peu « ingrats », c’est-à-dire majoritairement utilisés dans le gros oeuvre pour leurs qualités mécaniques et économiques, mais souvent inesthétiques et donc voués à être dissimulés (MDF, contreplaqués, OSB,..).
D : Cela ne nous empêche pas de travailler aussi des essences plus nobles (chêne, noyer, frêne,..) mais toujours dans des ouvrages modernes. Le traditionnel, ce n’est pas notre tasse de thé !
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Le bois est votre matériau de prédilection, que représente-t-il pour vous ?
R : Pour moi, le bois est une matière qui offre un éventail de possibilités très large. On peut l’utiliser aussi bien pour créer de minuscules motifs de marqueterie que pour construire une maison entière. Je trouve cela assez fascinant.
D : Ayant grandi à la campagne dans un hameau entouré de bois, j’ai passé mon enfance (et même encore aujourd’hui) à me balader en forêt pour cueillir les champignons. Mes parents faisant leur maximum pour préserver les nombreux hectares qui nous entourent, nous serions très fiers de pouvoir poursuivre leur travail pour pouvoir sauvegarder ce patrimoine familial transgénérationnel.
Y’a-t-il des essences de bois avec lesquelles vous préférez travailler ?
D : Nous sommes tombés amoureux des contreplaqués, principalement du tébopin qui a énormément de caractère.
R : Sinon, le chêne massif reste une valeur sûre. On aime sa solidité, son veinage élégant, son odeur. Un classique indémodable !
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Êtes-vous attirés par d’autres matériaux que vous associez déjà, ou que vous souhaitez associer à l’avenir, au bois ?
R : Le métal ! Nous l’avons déjà associé par nécessité dans nos ouvrages mais nous aimerions beaucoup nous former tous les deux (en autodidactes et/ou avec un artisan). Il nous serait utile pour renforcer du petit mobilier ou pour imaginer des structures autonomes beaucoup plus fines que le bois (verrières par exemple).
D : On aimerait aussi pouvoir l’utiliser de manière ornementale. Le côté industriel du mélange bois/métal nous inspire aussi beaucoup.
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Quel est votre processus créatif ? Comment menez-vous vos projets ?
D : On soumet nos clients à un impitoyable questionnaire pour cerner au mieux leurs attentes et trouver des axes de travail. Ensuite, on fait nos relevés puis on définit ensemble un cahier des charges (besoins, contraintes techniques, inspirations, budget,..). On se revoit une quinzaine de jours plus tard à l’atelier pour leur dévoiler ce que nous avons imaginé et nous choisissons ensemble le traitement du projet (couleurs et matériaux) dans notre showroom. Une fois les derniers détails actés, nous lançons l’étude. Il s’agit d’un process extrêmement rigoureux que nous avons imaginé pour déterminer le prix juste d’un projet. Cela passe notamment par l’optimisation des matériaux et des temps de travail. Puis nous nous revoyons quelques semaines plus tard pour leur présenter le devis et organiser la réalisation du projet.
© Dominique Bonnélie (Bocal Dominique et Romain)
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© Dominique et Romain (Modélisation du #projetquincampoix)
Quelle est pour vous la partie la plus difficile de ce process ?
D : Il n’y a pas de chose difficile en soit. Ce process est juste terriblement long mais ce qui compte pour nous c’est qu’il soit juste pour nos clients comme pour nous.
R : Nous pourrions aller beaucoup plus vite mais nos estimations seraient fausses et quelqu’un serait forcément perdant dans l’histoire…
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Quelle est l’histoire de votre atelier ? En quoi est-il important ou accessoire ?
R : Avant, on louait un petit fond d’atelier – 25 m² – à Versailles. Cette situation n’étant que temporaire, nous nous sommes mis en quête de l’atelier idéal sans grand espoir de trouver sur Paris. Une amie nous a mis sur le coup d’un espace en plein cœur du Faubourg Saint-Antoine, qu’elle partageait alors avec un autre ébéniste. Celui-ci, souffrant d’une tendinite qui l’empêchait de poursuivre son activité à peine lancée, cherchait un repreneur. Il cédait la quasi totalité de ses machines flambant neuves !
D : Dès que nous sommes entrés dans l’atelier, nous sommes tombés amoureux ! Un grand espace dans un immeuble moderne, lumineux, haut sous plafond, propre, bien isolé, très mal optimisé certes mais avec un potentiel incroyable. Dès la seconde où nous avons eu les clés, nous avons fait tourner les machines et commencé les aménagements. Aujourd’hui, cet espace est devenu un loft-atelier où nous recevons nos clients et nos partenaires comme à la maison !
© Dominique Bonnélie (Showroom et coin café Dominique et Romain)
© Dominique Bonnélie (Détail showroom Dominique et Romain)
Quels sont vos outils indispensables ?
R : Tous, bien évidemment ! Notre parc Festool [ndlr : marque d’outillage électroportatif de très grande qualité], nos machines d’atelier (stationnaires), nos outils à main et nos deux têtes sans qui nous ne ferions pas grand chose..
D : Sans oublier nos niveaux lasers qui nous permettent d’avoir une rigueur absolue.
© Dominique Bonnélie (Établi Dominique et Romain)
Y en a-t-il d’autres que vous aimeriez avoir ?
R : Pour travailler encore plus confortablement et s’ouvrir à d’autres possibilités, on rêverait d’une petite machine à découpe numérique et d’une scie à panneaux.
D : Mais pour cela, il faudrait pousser les murs !
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Y a-t-il des astuces qui vous font gagner du temps dans votre process de production ?
D : La modélisation. Elle nous sert non seulement à vendre le projet mais aussi à concevoir virtuellement l’ouvrage dans ses moindres détails en prenant en compte les irrégularités de l’espace à aménager (faux aplomb, différences de niveaux, orthogonalité, etc). A partir de ces données, on extrait les dimensions exactes des différents éléments et on confie la découpe à notre négoce de bois. Ainsi, nous n’avons « pratiquement » plus qu’à usiner et assembler les ouvrages.
R : Autre étape qui nous fait gagner un temps fou, c’est le pré-montage en atelier. L’idée est de réduire au maximum nos interventions chez les clients et minimiser les imprévus.
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Y a-t-il des projets d’agencement que vous rêvez de faire mais dont vous n’avez pas, pour l’instant, de solution technique de mise en œuvre ?
R : On aimerait être en mesure de proposer des formes courbes, galbées, comme du bois cintré. En théorie, on connait la technique, mais on n’a pas encore eu l’occasion de la tester.
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Comment votre travail créatif rythme-t-il votre vie ?
D : Il est omniprésent dans notre quotidien. J’ai toujours un magazine ouvert à portée de main ou les yeux rivés sur les réseaux sociaux (Instagram et Pinterest notamment).
R : Le fait de travailler en couple n’aide pas à déconnecter. Même « au repos », on a tous les deux le cerveau qui bouillonne pour nos clients ou même pour nous !
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Les particuliers peuvent-ils faire appel à vos services directement ?
D : Absolument ! C’est même notre principale clientèle dans le sens où nous préférons traiter en direct avec le client final plutôt que de passer par des intermédiaires.
R : Depuis quelques mois, les particuliers nous sollicitent d’ailleurs pour des optimisations de pièces complètes, voire d’appartements.
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Quel est votre zone géographique d’intervention ?
R : Nous travaillons principalement sur Paris et en proche banlieue.
D : Compte tenu de notre structure et de notre mode de fonctionnement, les projets en province sont beaucoup plus durs à gérer mais il nous arrive d’y répondre si tout le monde s’y retrouve. C’est vraiment au cas par cas.
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Comment a évolué votre activité depuis vos débuts ?
D : Depuis trois ans, nous avons affiné notre positionnement en proposant des solutions beaucoup plus proches de l’architecture d’intérieur que du simple agencement. Dans ce sens, on commence à s’entourer d’artisans connexes pour être en mesure de répondre à des projets de rénovation plus importants.
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Quelle est votre actualité ?
R : En ce moment, on travaille pas mal sur des optimisations de chambres d’enfants.
D : Et à partir de la rentrée, on va commencer l’aménagement d’un triplex parisien de 187 m² ! On a hâte de passer au concret, la conception étant initiée depuis quelques mois déjà !
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Quels sont vos projets ?
D : On rénove actuellement notre appartement du sol au plafond en voulant y intégrer tout le savoir-faire que nous avons perfectionné depuis le lancement de notre activité.
R : L’idée est qu’à la fin des travaux, il devienne un appartement témoin du « style Dominique et Romain ».
© Maeva Allio (Portrait de Dominique et Romain)
Le site internet de Dominique et Romain : Dominique et Romain.
