Retour sur 12 jours de vacances parfaites !
Nous sommes partis fin août à Taïwan confiants sur cette destination sans savoir pourtant grand chose de ce petit pays insulaire. Cela faisait très longtemps que nous n’étions pas partis si loin. 12 heures d’avion… on a eu le temps de voir des tonnes de films (la sélection Air France était vertigineuse) !
À l’arrivée, notre ami Jérôme nous attendait à l’aéroport pour nous mener à la gare centrale, direction le Parc national de Taroko. Le pari de quitter directement Taipei au petit matin sans prendre le temps de nous remettre du voyage était au final super judicieux.
On a enchaîné avec une nouvelle journée de voyage qui nous a maintenu éveillés jusqu’au soir. Dans le train, les paysages de montagnes luxuriantes, de deltas et de rizières, parsemées d’échassiers blancs, défilaient. L’émerveillement a gommé la fatigue du décalage horaire. 20 heures après avoir quitté Paris, nous nous réveillions dans un environnement exceptionnel.
Au nord est de l’île, Taroko est une zone montagneuse. Les sommets de plus 3000 mètres se comptent par dizaine sur cette île qui culmine à 3952 mètres. Ce parc naturel est célèbre pour ses gorges, ses canyons, ses montagnes de marbre et de limestone (du corail ayant subi la pression de forces géologiques), ses falaises de schiste, ses rivières, ses cascades et sa jungle.
La région, bien qu’initialement peuplée d’autochtones (il existe 16 ethnies différentes sur l’île), est demeurée complètement isolée jusqu’en 1874, date à laquelle la construction des premières routes a débuté. Le développement du tourisme à partir du milieu des années 30 s’est ensuite accentué dans les années 50 quand l’unique route qui traverse le Parc a été achevée.
Pour l’hébergement, les options sont plus que limitées au sein du Parc national : en gros il y a une AJ et un hôtel de luxe. On peut loger dans la ville la plus proche mais elle est à environ 45 minutes de route. Comme nous ne voyageons presque plus depuis notre retour du Tour du Monde, et que nous fêtions nos 7 ans de mariage, Benjamin avait réservé un « Honeymoon studio » au Silks Place, une merveille ! Nous avons adoré absolument tout dans cet hôtel étoilé (à l’origine, un bâtiment destiné à recevoir des officiels étrangers) : de l’extrême gentillesse du personnel à la multitude d’attentions plus délicates les unes que les autres.
L’immense avantage de loger dans le Parc est que l’on peut randonner au saut du lit. Il existe de nombreux sentiers, tous très bien aménagés et facilement accessibles via des bus publics et de nombreux tunnels.
Coté météo, fin août n’est par contre pas la période idéale car c’est la saison des fortes pluies tropicales. Il fait très chaud et très humide. Nous avons eu le droit à une queue de typhon durant notre séjour, c’est un phénomène climatique fréquent l’été. Idem pour l’affluence touristique. En août, elle est conséquente. C’est un tourisme local (taïwanais, chinois, sud coréens principalement), les touristes occidentaux sont très rares ce qui renforce le dépaysement (nous étions les seuls à l’hôtel).
Nous aurions aisément pu passer une semaine entière à Taroko mais nos amis, Mélissa, Jérôme et leurs enfants Émilie et Tom nous attendaient à Taipei. Tous les soirs nous nous retrouvions pour dîner ensemble et nous avons aussi eu la joie de passer un week-end entier en leur compagnie. Ils nous avaient concocté un programme génialissime pour nous faire découvrir plein de facettes de leur nouveau pays d’adoption. Merci encore Mélissa et Jérôme si vous lisez ces lignes 😉
Comme nous allions passer une semaine complète à Taipei, nous avons une fois encore choisi un très bel endroit pour nous loger : le Tango Hôtel Jian Tan. Un boutique-hôtel stylé à deux pas du marché de nuit de Shillin, au pied du métro aérien, avec des chambre aux larges baies vitrées donnant sur une colline verdoyante, un petit temple et le grand hôtel de la ville en forme de pagode. Cette adresse était parfaite ! Seul petit bémol, le petit déjeuner, bien que bon, n’était pas évident pour nos palais de frenchy : soupe, crudité, sandwich… c’était spécial 😉
Nous avions déjà eu la chance de voyager dans de nombreux pays d’Asie avec Benjamin et de constater qu’on y est généralement très bien accueilli mais je dois dire que nous avons ressenti à Taïwan un sentiment de gentillesse extrême des habitants. La ville, pourtant gigantesque, est très agréable à vivre car très civique. Je pourrais vous raconter mille anecdotes pourtant peu communes dans les mégapoles, de l’honnêteté des taxis à la propreté des toilettes publiques présentes dans chaque station de métro de Taipei en passant par les scooters garés les clés sur le contact et les casques sur le siège…
Le sentiment de sécurité est très ancré à Taïwan. On se sent confiant partout. Nous sommes en plus tombés pendant le mois des dragons, réputé être le mois le plus safe de l’année, superpositions religieuses obligent. C’est quelque chose qui me questionne énormément cette question de la sécurité : comment font certains peuples, sans passer par la case État policier et tout en ayant pas totalement éradiqué la pauvreté, pour si bien tenir à distance la délinquance qui gangrène si sûrement nos sociétés à nous ?
Autre sujet très important en voyage… la nourriture ! De ce côté là aussi, nous nous sommes régalés. Comme souvent en Asie, on trouve à manger partout et tout le temps. Nous avions arrêté la viande quelques semaines avant de partir et cela n’a pas été problématique là-bas. Bien que de nombreux plats soient à base de porc, les produits de la mer sont aussi extrêmement présents. Le plus difficile était finalement de se faire comprendre car les taïwanais parlent assez peu l’anglais, même les jeunes.
Grosse surprise : dans les lieux touristiques, les offres vegan sont très répandues, beaucoup plus qu’à Paris qui n’est pourtant pas à la traîne niveau tendances culinaires. Dans les cantines populaires pas du tout touristiques, nous avions toujours l’option des « massa noddles », des pâtes au sésame absolument délicieuses et très bon marché. La découverte food la plus marquante restera sans doute pour nous ces glaces enroulées dans des crêpes avec des brisures de cacahuètes et de la coriandre. Contre toute attente, c’était délicieux !
Un aspect cependant nous a énormément choqué : la consommation effrayante d’emballages plastiques. Je me suis demandée si c’était lié à l’humidité de l’air, si présente dans cette partie du monde…
Cela m’a surprise mais Taipei n’est pas une ville très ancienne. À l’exception de quelques temples, les bâtiments les plus anciens datent du début du XXe siècle. L’influence du Japon et de la Chine est très importante. Je m’attendais à des vestiges de l’époque portugaise (quant, au XVIIe siècle, l’île s’appelait Formose), mais en fait, il n’y en a pas. En tout cas pas dans les endroits où nous sommes allés. C’est peut-être le cas dans le sud, à Tainan mais, malgré tout le bien qu’on nous a dit de cette ville, nous avons préféré ne pas y aller pour prendre le temps de bien explorer la capitale mais surtout, d’en passer le plus possible avec nos amis.
Avec 8 jours de présence sur Taipei, nous avons pu organiser des petites excursions. Très faciles d’accès avec le métro aérien, Xinbeitou et Tamsui sont deux destinations qui peuvent se visiter en une journée.
La première concentre, sur une petite distance, un ensemble de bâtiments de l’époque coloniale nippone transformés en musées, des termes d’eaux chaudes et surtout un site d’activité volcanique d’où émanent, d’un lac aux eaux couleur jade, des fumerolles.
À quelques kilomètres de là, Tamsui est une ville balnéaire très populaire auprès des familles de Taipei. Ambiance nourriture de rue et fête foraine garantie !
De retour dans la luxuriante Taipei, cette ville si agréable à vivre, hyper propre malgré le peu de poubelles (comme au Japon), kids friendly au point d’exprimer nombre des messages destinés aux habitants de façon très kawaii et où les chiens sont promenés dans des poussettes, nous avons exploré des tas de quartiers très différents. Nos petons ayant été mis à rude épreuve, nous ne nous sommes pas privé de tester avec plaisir un foot massage dans l’un des très nombreux salons de la ville.
Parmi nos visites : l’incontournable Mémorial Tchang Kaï-chek, le Jardin botanique et ses bassins de lotus au dessus desquels virevoltent des libellules rouges et toutes sortes de papillons, des temples bouddhistes ou taoïstes mêlés de confucianisme, des anciennes usines réhabilitées en lieux d’expositions comme le Creative Park ou, plus surprenant, la Treasure Hill, une colline verdoyante en bord de fleuve peuplée d’artistes.
Le week-end venu, nos amis nous ont fait découvrir Yehliu, une péninsule au nord de l’île. C’est un petit village de pécheurs qui, en plus de ses restaurants de poissons, abrite une curiosité géologique. Des formations surprenantes, créées par l’érosion naturelle, s’étendent, le long des côtes de la mer de Chine, au sein d’un « géoparc » protégé.
Nous avons ensuite pris la route pour les montagnes en direction de villages surprenants. L’un, traversé par une petite ligne de chemin de fer en activité où, entre deux trains, la tradition veut que l’on inscrive des vœux sur des lanternes en papier lancées vers le ciel.
Puis direction Jiufen, le villages aux lanternes. Au rendez-vous, ruelles escarpées, foule compacte et boutiques touristiques pas du meilleur goût mais aussi délicieuse cérémonie du thé dans une maison de thé centenaire datant de l’époque où d’anciennes mines d’or faisaient vivre tout le village.
De retour à Taipei, nous avons exploré sa facette culturelle en nous rendant dans divers musées et galeries d’art. Nous nous sommes même rendus aux marché aux puces mais ce fut un fiasco, à mon grand désespoir, il n’y avait rien à voir ce jour là.
À l’inverse, nous n’avons pas regretté notre visite au National Palace Museum. Sa collection d’art chinois est impressionnante. Nous y avons vu des pièces en jade d’une étonnante modernité bien que datant de plus de 2000 ans avant JC !
Parmi les surprises : le baseball est un sport national à Taïwan (avec le badminton) ! Assister à un match un soir de fin de semaine est une expérience inattendue que nous avait organisée nos amis, familiers de ce sport pour avoir vécus plusieurs années aux USA.
Notre ami Jérôme travaillant dans la Tour 101 (on dit « one o one »), nous nous sommes rendus plusieurs fois dans ce qui est assurément le symbole architectural de la ville. Pour l’appréhender au mieux, il faut bien sûr y monter mais aussi explorer son mall en sous-sol et ne surtout pas louper l’ascension de l’Elephant mountain trail !
Je vous laisse sur ce post fleuve (probablement le plus long de toute l’histoire de Misc !) en espérant que vous avez aimé le voyage 🙂