© Cécile Guarino-Scailliérez pour Misc
Quand on connaît personne, on fait comment ?!
Si vous êtes dans votre région d’origine, celle de votre famille ou de vos amis, vous avez une longueur d’avance : vous connaissez le terrain. Mais si vous arrivez en terra incognita, comme c’était notre cas, alors ça se complique. Il va falloir vous débrouiller pour identifier vos artisans.
Au début j’étais un peu paumée avec ça. J’avais en tête les documentaires chocs qui décrivent par le menu les déboires d’heureux propriétaires confiant leur maison à des artisans véreux (ou honnêtes mais qui font faillite). Je me souviens que notre premier réflexe avait été de demander conseil aux propriétaires d’une maison d’hôtes où nous avions séjourné, des flamands installés depuis peu dans la région, qui sortaient tout juste de gros travaux de rénovation. Nous avions aussi pensé à nous renseigner auprès du restaurateur d’un routier sur le chemin de la dreamhouse où il y avait souvent des camionnettes d’artisans stationnées devant chez lui le midi. Ces deux pistes, bien que proches de chez nous, restaient malgré tout trop éloignées.
À vrai dire, en deux clics, on trouve une foule de sites qui proposent de vous mettre en contact avec des professionnels à deux pas de chez vous. J’ai pourtant vite laissé tomber ces pistes qui me semblaient assez peu crédibles. Finalement si on ne devait n’en retenir qu’un ce serait celui de Qualibat ou, si vous êtes éligibles à une aide à la rénovation, celui pour trouver un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Vous pouvez aussi vous faire aiguillier par les architectes conseil des CAUE de votre région. Je ne suis pas sûre qu’ils aient le droit de le faire mais le notre nous a aidé à dégrossir.
Finalement, le meilleur filon c’est tout simplement les locaux. La première année, quand la maison n’était pas encore une grange ;-), nous vivions sur place à mi-temps. Nous avions donc la chance d’être très présents. Nous avons pu nous investir un peu dans la vie locale et, par là même, rencontrer beaucoup de nos voisins. Comme notre dreamhouse est dans un micro-village très rural, tout le monde se connaît et les informations circulent vite.
Si les commerçants sont aussi une source d’information incontournable, notre plus grande découverte a été la gazette locale : Le Criquet ! C’est un mensuel gratuit qu’on trouve chez tous les boulangers et épiceries du coin. C’est une bible, la plupart des artisans locaux y achètent des encarts publicitaires. C’est plus rassurant que les Pages Jaunes (qui indexent n’importe comment, on en a fait l’expérience) et j’imagine que chaque territoire a son équivalent en presse locale.
Une fois qu’on a au moins 3 références par corps de métiers, on peut commencer à les rencontrer. On lance les premiers devis pour pouvoir comparer sur la base d’un brief 100 % identique cela va s’en dire. En fonction de l’ampleur de votre chantier, c’est une étape qui peut prendre beaucoup temps, surtout si vous avez encore beaucoup d’hésitations comme c’était notre cas (menuiseries en bois ou en PVC ? plafonds à la française ou plaqué ? baie vitrée ou porte fenêtre ? et la porte d’entrée, on lui met une grille ou pas ? …). Il faut parfois s’y prendre à plusieurs fois pour réussir à caler un rendez-vous et relancer deux trois fois avant de recevoir le devis… sans compter qu’en zone très rurale, rare sont ceux qui utilisent les mails. Si vous allez lu So much to do, vous savez que pour nous aider dans cette étape, nous avons tout noté et heureusement parce qu’on a vraiment rencontré beaucoup de professionnels (architectes, métreurs, terrassiers, géomètres, entrepreneurs généralistes, élagueurs, ferronniers, charpentiers, maçons, menuisiers, chauffagistes). Si elle peut vous être utile, notre matrice pense-bête est là : fiche artisans.
Si la rigueur c’est bien, il faut aussi y aller à l’instinct et faire confiance à son feeling. L’artisan le moins cher ne sera pas forcément le mieux : capacité à comprendre votre besoin, disponibilité, réactivité, conseil, qualité de ses références sont autant de valeurs ajoutées à prendre en compte. Gardez aussi à l’esprit qu’un chantier ce sont plusieurs corps de métier qui doivent être en capacité de bien travailler ensemble. Il ne faut donc pas hésiter à leur demander avec qui ils ont l’habitude de travailler. Nous par exemple, nous avions toute confiance en notre charpentier-compagnon du Tour de France mais n’accrochions sur aucun maçon. Et bien il nous a recommandé un jeune maçon, compagnon comme lui qui, bien que ne répondant à presque aucun des critères censés nous rassurer (aspects administratifs, grande expérience, références…) a été excellent de professionnalisme du début à la fin de son intervention et avec qui nous nous sommes parfaitement entendu.
Comme quoi, il ne faut pas être trop rigides non plus, même s’il est bien d’avoir en tête les quatre vérifications essentielles recommandées par Qualibat :
- il est assuré (responsabilité travaux et responsabilité civile)
- il est fiable (déclaration du chiffre d’affaires et situation fiscale et sociale en règle)
- il est compétent (il justifie d’une expérience et/ou formation dans son domaine et ses clients attestent de la qualité de son travail)
- il est responsable (il est garant des matériaux et des matériels qu’il met en œuvre et si s’engage sur la conformité finale des travaux)
Rendez-vous la prochaine fois pour un article sur les aspects DIY du chantier !